"Semer avant de récolter"

par Daniel Hanser

Un nouveau directeur est né. En effet, Jacques-André Rot fils du précédent selon la formule consacrée par le Larousse, préside depuis une année aux destinées du plus formidable rendez-vous commercial de la capitale jurassienne. L'an dernier déjà, on voyait Jacques-André Roth arpenter les chemins de traverse du Comptoir delémontain. Il prenait ses marques. On peut dire toutefois qu'il a littéralement baigné dans cette ambiance, si particulière à ce rendez-vous annuel delémontain, dès sa plus tendre enfance. Son père Hans, fondateur et directeur du Comptoir pendant 30 années, n'est effectivement plus à présenter. 1 1 n'est part conséquent pas désorienté aujourd'hui.

Certains petits changements, immédiatement perceptibles: le tapis garnissant traditionnellement les travées des halles provisoires a disparu. " Pour d'évidentes raisons d'économies, qui nous permettront dans le futur de stabiliser le prix du mètre carré des stands", souligne l'actuel chef d'orchestre, " nous avons privilégié le vernis, d'ailleurs moins porteur de bactéries diverses, au tapis plus difficile à entretenir». D'autres variations sautent également aux yeux. Depuis 1997 et pour la première fois, les visiteurs auront tout loisir de se situer plus précisément entre les différents stands, par le truchement des panneaux d'information judicieusement placés tout au long du parcours.
Assurer la continuité

Ce ne sont bien sûr pas ces quelques petites modifications qui pourront changer l'esprit même du Comptoir delémontain. Ce n'est évidemment pas le postulat de Jacques-André Roth, qui désire avant tout assurer la continuité d'une exposition qui a fait ses preuves pendant trois décennies. D'un point de vue commercial, il va sans dire, mais aussi d'un biais plus convivial, tant il est vrai que la manifestation est aussi le rendez-vous incontournable de l'amitié.
Ce n'est évidemment pas sans appréhension que l'on prend la succession d'une personnalité telle que Hans Roth, qui aura marqué bien des générations d'exposants. Jacques-André a pourtant relevé ce défi avec enthousiasme et ses espoirs sont sur le point d'être couronnés de succès. Affluence est en tous points conforme à ses prévisions et le Comptoir n'a pas rencontré de problèmes particuliers, outre ceux qui sont habituellement le Io t de tout responsable d'une exposition de cette envergure.

Exposants satisfaits

On le sait. Quelque 240 exposants se partagent une surface de près de 9000 mètres carrés. Et ils n'ont pas hésité une seconde à affronter une situation économique qui se relève péniblement de plusieurs années moroses. Qu'à cela ne tienne: le Comptoir delémontain démontre, si besoin était, que la volonté d'aller de l'avant prend maintenant fort heureusement le pas et contribuera assurément à concrétiser des tendances plus positives.

Mais les aspects purement économiques ne tiennent pas seuls le haut du pavé. Le Comptoir delémontain a constamment offert la part belle à l'agriculture régionale qui, pour cette année, a invité les représentants de l'ornithologie a y exposer leurs plus beaux animaux aux côtés de cheptels plus familiarisés avec les lieux.

De fait, le Comptoir delémontain reflète à l'envi l'introduction de son président Roland Koechli au cours de la journée d'inauguration: il ne sert à rien d'espérer récolter sans avoir semé. Cette exposition sert à merveille ce dessein, métaphore certes terrienne mais combien réaliste, puisqu'elle permet à ses exposants, non seulement de réaliser de nombreuses affaires, mais aussi de se faire mieux connaître loin à la ronde. C'est cela le Comptoir delémontain: un espace de rencontres, de contacts, entre partenaires. Ou plus simplement encore entre amis.